Comment l’hypnose peut aider à combattre les TCA

Les TCA se caractérisent par des habitudes alimentaires anormales, des préoccupations excessives concernant le poids et l'apparence physique ainsi que des comportements destructeurs liés à l'alimentation. Ces troubles peuvent avoir de graves conséquences sur la santé physique et psychologique des personnes qui en souffrent. Souvent difficile à surmonter, l'hypnose peut toutefois, avec un accompagnement médical, vous aider à retrouver une relation saine et équilibrée avec la nourriture.

Les TCA englobent un large éventail de comportements néfastes liés à l'alimentation. On retrouve :

Cette maladie psychopathologique se définit par une alternance entre des épisodes d’orgies alimentaires et des comportements compensatoires pour éviter de prendre du poids. Les crises de boulimies surviennent lorsque la personne ingère de grandes quantités de nourriture, avec une sensation de perte de contrôle. Les périodes compensatoires se traduisent par des vomissements auto-induits, l'utilisation abusive de laxatifs ou de diurétiques, le jeûne, la pratique d’exercices physiques excessifs ou une combinaison de ces méthodes.

Les personnes atteintes de boulimie sont extrêmement préoccupées par leur apparence physique et leur poids. Elles peuvent avoir une image corporelle déformée, se percevant comme en surpoids même si elles ont un poids normal ou inférieur à la moyenne. La gravité de la boulimie dépend de la fréquence des répétitions. Elle peut aller de faible, (avec des vomissements 1 à 3 fois par semaine), à modéré (4 à 7 fois par semaine), à sévère (8 à 13), à extrême (14 et plus).

Tout comme la boulimie, l’anorexie est une maladie mentale qui se définit par une peur intense de prendre du poids avec un penchant dysmorphophobique (image corporelle déformée). La différence notable entre ces deux troubles est la restriction alimentaire extrême. La personne qui en est victime va limiter considérablement l’apport calorique des aliments, ou dans certains cas, pratiquer le jeûne durant une longue période. Comme pour la boulimie, l’anorexie peut entrainer un amaigrissement dangereux pour la santé : un accompagnement médical est absolument nécessaire.

Plus couramment appelée l’hyperphagie boulimique, cette maladie, qui affecte 10% de la population, suit le même principe que la boulimie mais sans périodes compensatoires. La personne va consommer d'importantes quantités de nourriture sans ressentir la faim, jusqu'à éprouver des douleurs abdominales. Cela se produit généralement à l’abri des regards, en raison de la gêne causée par la quantité de nourriture consommée, entraînant un sentiment de dégoût envers soi-même ou de culpabilité. Parmi les personnes obèses, 40% souffrent de ce problème.

Même principe que le binge-eating, le syndrome de l’alimentation nocturne est un trouble alimentaire caractérisé par une consommation excessive de nourriture pendant la soirée et la nuit. Les personnes atteintes de ce syndrome ont tendance à sauter le petit-déjeuner, à manger très peu pendant la journée, puis à consommer la majorité de leurs calories après le dîner et durant la nuit. Ce comportement peut entraîner des perturbations du sommeil, de la prise de poids, et une détresse psychologique.

Plus connu sous le nom de grignotage intempestif, ce trouble du comportement alimentaire se traduit par un besoin d’avoir toujours quelque chose dans la bouche, à mastiquer et à avaler. Cela conduit à une consommation compulsive et excessive de nourriture, souvent associée à des troubles alimentaires tels que la boulimie ou le binge-eating.

La carpophobie, souvent nommée fructophobie, est une peur irrationnelle et persistante des fruits. Les personnes atteintes de carpophobie éprouvent généralement une anxiété intense en présence de fruits, à la pensée de les manger ou même en voyant des images de fruits.

L’orthorexie est un trouble caractérisé par une obsession excessive pour la consommation d'aliments sains et diététiques. Les personnes atteintes d'orthorexie accordent une attention extrême à la qualité de leur nourriture et à la préparation des repas, évitant souvent les aliments qu'elles considèrent comme mauvais. Ce trouble peut particulièrement apparaître chez les sportifs, qui sont attentifs à leur mode de vie et cherchent à adopter des habitudes saines. Cependant, l’orthorexie peut avoir des conséquences négatives sur la santé mentale et physique des personnes concernées, entrainant des carences nutritionnelles, un isolement social et une détresse émotionnelle. 

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont des conditions complexes qui peuvent être influencées par divers facteurs. L’hérédité n’est jamais la seule cause,

L’environnement et les modifications du comportement ont une forte influence sur le développement des TCA.

Le stress, l’anxiété, une faible estime de soi, l’adolescence, les facteurs psychologiques liés à des traumatismes d’enfance, autant de facteurs qui peuvent expliquer la progression des TCA chez certains individus.

Les TCA sont fréquemment liés à des émotions et des comportements complexes. Lorsqu'une personne mange sans faim, cela indique souvent un dysfonctionnement entre le corps et l'esprit.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce désir de manger :

· La peur du manque (qui incite à manger plus, en prévision d’une diète)

· La crainte d’avoir faim

· Combler une insécurité

· Ressentir frustration et culpabilité

· Chercher du réconfort et de l'amour : la consommation d'aliments particulièrement appréciés par une personne peut contribuer à réduire les indicateurs le cortisol et l’adrénaline (hormones du stress)

À noter que ces éléments peuvent aussi créer l’effet inverse. Plutôt que d’apaiser le stress, la nourriture compulsive peut la renforcer. En mangeant sans limites, la personne a conscience qu’elle grossit, ce qui peut la faire culpabiliser sans même pouvoir se limiter.

Ainsi, certains individus utilisent également la nourriture pour tenter de réprimer la pression exercée dans différents aspects de la vie :

· Amour : « J’ai besoin d’être aimé(e) de tous pour être heureux(se). »

· Performance : « Je dois réussir parfaitement tout ce que j’entreprends. »

· Autonomie : « Je dois me débrouiller seul et prouver que je ne suis pas faible. »

· Approbation : « Je ne dois jamais contrarier les autres pour garder leur affection. »

· Vigilance : « Je dois tout prévoir, tout anticiper pour me sécuriser. »

L’hypnose est conçue pour induire un état de conscience modifiée permettant de mettre en place de nouveaux comportements, de nouveaux réflexes.

Elle se déroule en 3 phases :

· Identification des déclencheurs émotionnels : l'hypnose permet de découvrir et de comprendre les déclencheurs émotionnels sous-jacents qui contribuent au trouble alimentaire. En identifiant ces déclencheurs (la plupart du temps une émotion liée à l'enfance), il devient plus facile de les gérer et de prévenir les comportements destructeurs liés à l'alimentation.

· Modification des schémas de pensée négatifs : l’hypnose permet de remplacer les schémas de pensée et comportements négatifs par des fonctionnements plus positifs. Cela peut conduire à une amélioration de l'estime de soi, de l'image corporelle et du contrôle des compulsions alimentaires.

· Renforcement de la motivation et chemin vers la guérison : des séances d’hypnose régulières générant permettant de générer de nouveaux comportements vont permettre de renforcer la motivation et l'engagement à surmonter votre trouble alimentaire. Chaque petit succès est un pas vers votre objectif, d'où l'importance d'un suivi régulier au début.

En association avec une thérapie par l’hypnose, je vous conseille ces premières pistes pour vous aider à combattre les TCA :

Le stress de la faim prolongée est un problème majeur pour notre cerveau, mais ressentir la faim avant un repas peut aussi être un grand plaisir. La clé est de comprendre et de gérer les différentes restrictions cognitives qui influencent notre rapport à la nourriture :

· Restrictions cognitives légères : l’individu ignore les sensations et les émotions alimentaires qu’il ressent. Il refuse de manger malgré sa faim persistante.

· Restrictions cognitives modérées : le patient est victime de ses émotions liées à l’alimentation. Il n’a plus faim mais ne peut pas s’empêcher de manger.

· Restrictions cognitives sévères : le mangeur ne perçoit plus les sensations et émotions alimentaires. Il mange sans faim et ne sait plus s’arrêter.

Pour ce faire, il est important de se poser des questions telles que :

· Ai-je faim ?

· Ai-je envie de manger ?

· Est-ce que ce goût me plaît ?

· Est-ce que cela me procure du plaisir ?

L’idée est d’apprendre à écouter son corps et à manger uniquement lorsqu’on ressent la sensation de faim, jusqu’à se sentir rassasié. Certaines personnes perdent du poids de cette façon sans même s’en rendre compte. Pour cela, il est indispensable de varier les repas en choisissant des aliments que vous ayez plaisir à manger (et non pas ceux que vous pensez devoir manger absolument), de prendre le temps de mâcher pour atteindre plus rapidement la satiété.

Si vous souhaitez retrouver la sensation de faim, vous pouvez supprimer le petit-déjeuner pendant 4 jours en prévoyant un encas léger le matin en cas de signaux de faim.

Manger en pleine conscience permet de vous reconnecter à votre plaisir et à vos besoins, en savourant vos repas sans culpabilité. Cette approche vous aide à manger moins tout en prenant du plaisir. La pleine conscience implique d'utiliser tous vos sens pour vivre pleinement l'instant présent : observer, sentir, toucher, goûter, écouter et ressentir les sensations corporelles liées à la faim et au rassasiement.

L'objectif est d'apprendre à mieux vous connaître et reconnaître vos signes de faim et de satiété. Avant de manger, évaluez votre niveau de faim sur une échelle de 0 à 10. Cette réponse doit guider les quantités consommées. À la fin du repas, posez-vous à nouveau la question pour déterminer si vous devez continuer ou arrêter de manger. Il est important de ne pas s'alimenter de manière systématique, mais plutôt en fonction de votre faim réelle.

Pour une alimentation saine et équilibrée, oubliez la restriction. Autorisez-vous à manger les aliments que vous désirez, en association avec des aliments plus sains : vous les rendrez moins attirants et irrésistibles avec le temps. Vous pourriez penser que manger ce que vous aimez vous fera grossir, mais c’est justement le fait de s’interdire un aliment qui va vous pousser à en consommer plus que de raison, et qui peut, à terme, vous faire prendre du poids.

Le contexte dans lequel vous mangez est très important, notamment où, comment et avec qui vous partagez vos repas. Les personnes qui se gavent ont tendance à le faire en cachette. Le plaisir de manger et de boire est souvent associé à la convivialité. La qualité de l'environnement influence le plaisir gustatif : un plat moyen peut être plus apprécié dans un cadre chaleureux et agréable qu'un repas délicieux dans un lieu bruyant et désagréable.

L'attention portée au cadre de vos repas peut considérablement augmenter ou diminuer votre plaisir alimentaire. Il est important d'éviter que le repas soit déprimant en raison d'une négligence dans sa préparation. Prenez soin de dresser une table agréable, de disposer les aliments de manière soignée et de savourer votre repas, même si vous mangez seul.

Les troubles du comportement alimentaire sont des conditions complexes qui nécessitent souvent une approche de traitement multidimensionnelle pour les surmonter. L’hypnose peut être un outil précieux pour aider les individus à combattre les TCA, en complément d'autres traitements, tels que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie IR. 

Si vous souhaitez avoir recours à l’hypnose pour combattre vos TCA, n’hésitez pas à prendre rendez-vous dès maintenant !

Sources : Le régime paraxoxal- Giorgio Nardone, Maigrir sans régime- Zermati, Maigrir sans régime – Raffaelle Morelli, Ecoute et mange – Louise Barbeau