Surmonter la peur du rejet et de l'abandon avec l'hypnose

On éprouve tous des peurs à différents moments de notre vie. La peur a guidé la survie des espèces depuis la nuit des temps. Mais au fil de notre évolution, elle a pris des formes variées, allant des peurs classiques à des peurs plus complexes. Parmi les plus courantes se trouvent la peur du rejet et de l'abandon. Mais d'où viennent ces peurs ? Comment influencent-elles notre comportement et comment pouvons-nous les surmonter grâce à l'hypnose ?

Les peurs sont des réponses émotionnelles et physiologiques. Elles façonnent notre façon de percevoir le monde, de réagir à des menaces et de prendre des décisions. Chaque type de peur a une fonction et une origine qui lui est propre. Nous pouvons distinguer quatre peurs générales :

Notre amygdale, une petite partie du cerveau, fonctionne comme une alarme. Elle nous avertit des dangers potentiels. Ces peurs  programmées pour assurer notre survie sont profondément ancrées dans notre biologie. Leur fonction est simple : nous alerter d'un danger imminent et nous préparer à fuir ou à combattre. Les peurs biologiques peuvent souvent être la source de phobies, comme par exemple :

· Se faire tuer, le vide, l'étouffement, l’inconnu, le noir, l’enfermement, les grands espaces etc.

Il s'agit des peurs liées aux étapes et événements de la vie souvent inévitables. Elles sont généralement associées à des situations spécifiques et au cycle de la vie :

- Mourir, vieillir, être seul, les guerres, les catastrophes naturelles, la maladie, la perte d’un être cher, etc.

Ce sont les peurs liées aux actions et prises de décisions que nous prenons. Cela peut être :

· Quitter son travail, reprendre ses études, rencontrer quelqu’un, perdre ou prendre du poids, prendre la parole en public, peur du changement, faire des erreurs, oser se lancer, etc.

Ce sont les conséquences des actions et prises de décisions qui peuvent être effrayantes.

Si notre identité et notre estime de soi sont fragiles, cela peut être due à des peurs qui touchent notre image. Elles sont souvent le résultat de blessures émotionnelles, comme le fait d'être humilié en public par exemple, et influencent négativement notre comportement et notre prise de décision :

· L’échec, la réussite, l'humiliation, la trahison, le sentiment de vulnérabilité, la désapprobation, l’injustice etc.

Il existe deux peurs fondamentales qui englobent pratiquement toutes celles qui ont été précédemment citées :

· la peur du rejet

· la peur de l’abandon

Ces peurs sont liées à notre besoin d'appartenance et d'acceptation au sein d'un groupe. 

La peur de l’abandon, c’est croire qu’il faut être à la hauteur pour être aimé. C'est aussi le besoin d'exister avec l'autre.

Elle se traduit par un besoin de reconnaissance, de se sentir utile et souvent par un oubli de soi-même. Au lieu de prendre soin de soi, on ressent un vide intérieur de plus en plus important, avec un besoin constant de le remplir. Cette crainte de l'abandon peut aussi brouiller notre rapport à la solitude, rendant certaines personnes extrêmement solitaires, tandis que d'autres à l’inverse sont  incapables d'être seules.

Paradoxalement, face à cette peur, certaines personnes peuvent prendre beaucoup de place. Leur voix devient plus forte, elles peuvent s’imposer ou se montrer excessivement gentilles pour être aimées. Elles peuvent aussi chercher à attirer l’attention ou ressentir un besoin exagéré que les autres s'occupent d'elles.

Malheureusement, ça peut conduire à des comportements d'auto-sabotage, comme démissionner prématurément d’un travail, avoir des difficultés dans les relations amoureuses, ou avoir un rapport à l’argent déséquilibré.

Physiquement, la peur de l'abandon peut se manifester par une tendance au surpoids, comme un moyen inconscient de prendre sa place ou d'exister. Cette peur est souvent plus difficile à vivre pour les hommes souvent moins habitués à exprimer leurs émotions et certains vont avoir tendance à masquer cette peur par du rejet.

En séance thérapeutique, il est essentiel d'explorer quand et comment le sentiment d’abandon s’est instauré, car il remonte souvent très loin dans l’enfance, voire même avant la naissance dans certains cas, comme le syndrome du jumeau perdu. On pourra travailler sur l'enfant intérieur, la reconnexion avec soi-même et le renforcement de l'estime de soi pour surmonter cette peur.

La peur du rejet, c’est croire qu'il faut accomplir ou posséder quelque chose pour être aimé. Cette peur est souvent paradoxale, une personne ayant la peur du rejet va se sentir très bien seule, tout en ayant un grand besoin d'être vue...

La peur du rejet est étroitement liée à l'action d’être repoussé ou de repousser les autres. Elle est souvent alimentée par le regard critique des autres, entraînant des comportements d'exigence, d'insatisfaction, ou même de perfectionnisme.

Cette peur peut se manifester de différentes manières : une aversion pour la prise de parole en public, une hésitation à approcher les autres, une méfiance envers autrui, une jalousie extrême, un sentiment d'infériorité ou de supériorité ou encore une crainte énorme du jugement et de l’échec. 

Les personnes qui ressentent fortement cette peur peuvent avoir tendance à être minces, voire très minces, comme si elles avaient envie de disparaître, d'être invisibles ou de se cacher. L’anorexie peut souvent être l'une des manifestations extrêmes de cette peur.

De la même manière que la peur de l’abandon, celle du rejet peut conduire à des comportements auto-saboteurs, tels que refuser des opportunités professionnelles, avoir des difficultés dans les relations amoureuses à cause de l'exigence, de la jalousie ou des critiques, ou s’isoler socialement en faisant preuve d’auto-critique négative et destructrice.

Derrière cette peur du rejet se cache souvent une extrême sensibilité et un besoin profond d'amour. En thérapie, il est essentiel de comprendre comment et quand la personne a appris le rejet. Qui l'a repoussée, critiquée, ou jugée ? 

Le processus thérapeutique vise souvent à reconnaître le message sous-jacent du rejet, à se reconnecter au cœur et à libérer les traumas.

Traiter la peur en séance thérapeutique est un travail délicat qui nécessite une approche méthodique, où le patient est guidé à travers différentes étapes :

- Reconnaître et accepter : Chaque individu doit pouvoir identifier et catégoriser sa peur. Ressentir de la peur est une réaction normale et humaine. Cependant, c'est l'intensité et le degré de cette émotion qui peuvent poser problème. La peur, en tant que signal, nous met en alerte face à un danger potentiel ou à quelque chose qui revêt une importance particulière pour nous.

- La connaissance de soi est une arme puissante contre la peur. En travaillant sur les mécanismes internes de la peur, nous pouvons initier un changement profond. De plus, il est nécessaire d'agir, même avec des petites actions, pour quitter la passivité et assumer la responsabilité de ses émotions.

- Ancrages émotionnels : Se connecter à sa peur est essentiel pour activer et traiter l'émotion. On va explorer en séance les situations spécifiques génératrices de peur. Les techniques comme l'hypnose peuvent être utilisées pour dévoiler les scénarios intérieurs qui se cachent derrière la peur. Il est alors possible de nettoyer ces émotions perturbatrices à l'aide d'outils ou de protocoles spécifiques.

- Croyances : En explorant les désirs cachés derrière la peur, on peut renverser le processus de fuite en une approche proactive. Cela nécessite de creuser profondément pour découvrir les croyances fondamentales qui peuvent faire resurgir cette peur.

- Gérer les conséquences : L'enjeu n'est pas tant la peur elle-même, mais plutôt les conséquences de l'action qui sont effrayantes. On va donc travailler sur le renforcement de la confiance en soi, développer la capacité à surmonter les épreuves et de réaliser que rien n'est vraiment fatal ou définitif. La technique de la visualisation du « au pire » peut être bénéfique, tout comme l'exploration des croyances spirituelles.

La peur, dans toutes ses nuances, façonne profondément nos vies, nos décisions et nos interactions avec les autres. Mais il est essentiel de se rappeler que la peur, bien que profondément ancrée en nous, n'est pas une finalité. Avec une prise de conscience, un engagement envers soi-même et un travail thérapeutique approprié, nous pouvons non seulement apprivoiser ces angoisses, mais également les utiliser comme des leviers pour notre propre croissance et épanouissement.

La solitude peut alors être utilisée comme carburant et comme outil d'exploration de soi, de travail et de créativité.

Si vous ressentez que la peur du rejet, de l'abandon ou toute autre inquiétude bloque vos actions et décisions, n'hésitez pas à vous faire aider. L'hypnothérapie est une approche puissante pour accéder à ces parties profondes de nous-mêmes, pour dénouer, comprendre et guider.

Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même/Louise Bourbeau - Formation Expert du Changement de Laurent Bertin - Formation Hypnose Humaniste I.F.H.E