
Quand parle-t-on d’addiction ?
L’addiction est une dépendance très forte, une perte de contrôle sur laquelle on n’arrive pas à agir malgré les conséquences négatives qu’elle peut générer. On parle d’addiction quand on perd sa liberté et que cette envie irrépressible de consommer (appelée craving) prend toute la place…
Comment devient-on addict ?
Plusieurs facteurs entrent en jeu : les facteurs psychologiques (ex : troubles anxieux, trauma), génétiques, sociaux (ex : appartenance à un groupe), familiaux (consommation familiale régulière, maltraitance) et ceux liés aux effets de la substance.
On consomme au début par plaisir ou pour soulager quelque chose. Pour pouvoir arrêter, il est donc essentiel de prendre en compte la notion de plaisir et de savoir ce que la substance a procuré à un moment donné. Si par exemple je suis stressé et que grâce à l’alcool, j'ai l’impression de me détendre, il sera essentiel de mettre en place quelque chose qui va me procurer la même sensation.

Quels mécanismes cérébraux entrent en jeu ?
Quand on consomme une substance addictive, cela génère une sécrétion de dopamine qui active le circuit de la récompense et qui crée du plaisir et ce circuit va demander à être réactivé. Plus on consomme, plus les circuits de sérotonine et d’endorphines sont dérégulés et moins les douleurs et les émotions s’apaisent. L’amygdale, le centre des émotions se dérégule et il devient moins facile d’avoir des émotions agréables ce qui peut créer une augmentation de la consommation.
Commencer à changer
Une méthode efficace pour démarrer est de changer d’habitudes (par exemple ne plus acheter l’alcool dans le magasin en bas de chez soi) ou mieux encore changer d’environnement.
En effet, quand on consomme régulièrement un produit à un endroit donné, il se crée un phénomène d’habitude ou d'ancrage comme par exemple le couple café/cigarette, achat de sucreries à la caisse etc. D'où la nécessité de changer les habitudes.
Dans un second temps, on va commencer à se reconnecter à son corps, à son environnement, travailler sur ses automatismes.
L’idée n’est pas forcément d’arrêter tout de suite mais de se donner d’autres possibilités sans se mettre des objectifs impossibles à atteindre.
Il est également essentiel de relativiser la rechute : se dire que l’on a appris quelque chose avec un premier arrêt et que tout ne va pas recommencer comme avant.
L’idée est d’accompagner son arrêt progressif pour retrouver plus de liberté et ne pas tout axer sur la volonté ou la motivation.

Les solutions proposées par l’hypnose
L’hypnose est un excellent outil pour accompagner un sevrage progressif, permettre une reconnexion au corps, faire découvrir d’autres possibilités, d’autres choix, comme un jeu, une découverte.
En hypnose thérapeutique, différentes méthodes ont prouvé leur efficacité
- On peut commencer par une ou deux séances pour calmer le chaos intérieur, redonner de la sécurité (avec de l'hypnose humaniste par exemple)
- Apprendre à choisir où on met son attention, à rediriger ses sensations. Prêter son attention à ses sensations corporelles permet d’être moins absorbé par l’envie du produit.
- Travailler sur la partie de soi qui a envie de consommer et celle qui veut arrêter.
- Installer un « distracteur » dès que la personne va commencer à penser à son envie : comme par exemple faire venir une image, une musique, s’évader vers un lieu qui sécurise, mettre une armure ou une bulle de protection.
- Apprendre à traverser les émotions plus tranquillement : localiser l’émotion dans son corps et la modifier (méthode de réification). Ca permet de les vivre plus sereinement, d’atteindre une meilleure régulation émotionnelle comme avec la cohérence cardiaque
- Travailler sur le dégoût.
- Apprendre l’auto-hypnose pour aller vers plus d'autonomie.
- Enfin, l’état hypnotique est parfois comparé à une expérience sensorielle proche de celle vécue avec des drogues douces et travailler sur cette sensation et sur la créativité qu’elle peut produire peut faire baisser naturellement la consommation.
*(L’hypnose ne remplace pas un traitement médical et ne peut pas se substituer à un avis médical. Seul un médecin est habilité à poser des diagnostics, prescrire ou supprimer un traitement médical. Actuellement, si vous avez un traitement, POURSUIVEZ-LE). Plus d'informations sur le site santé prévention addictions, sur wikipedia et en écoutant le podcast d'Edgar Smadja.
Références : Se libérer d’une addiction, Dr Dina Roberts – Se libérer de l'addiction en reprogrammant son cerveau, Patrick Bordeaux - Hypnose, Olivier Lockert - Addicts : Comprendre les nouvelles addictions et s'en libérer, Jean-Victor Blanc